Tendances : 5 sujets techno dont on va (re)parler en 2016

Le début d’année restant un moment privilégié pour livrer ses prévisions, nous nous sommes nous aussi prêtés à l’exercice – et sans boule de cristal, s’il vous plaît :-) Voici donc un aperçu des pratiques et tendances qui devraient émerger ou confirmer leur potentiel auprès des musées et sites historiques.

Commençons par celles qui devraient occuper le haut de l’affiche cette année :

1. Les technologies immersives

Parce que les utilisateurs sont en demande de toujours plus d’émotions et de sensations aussi réalistes que possible, les technologies immersives sont en plein essor : réalité virtuelle (lire notre article sur le sujet), réalité augmentée, “mixed reality”, son 3D…

Google Cardboard, Project Tango et autre Microsoft Hololens nous réservent une année 2016 des plus créatives. Ces technologies sont très loin d’être de simples gadgets. Elles vont favoriser des expériences toujours plus impressionnantes, faisant passer le storytelling à une dimension supérieure.

2. La géolocalisation indoor

2015 a vu déferler une vague de capteurs iBeacons / BLE de toute sorte. La promesse de départ était pour le moins attrayante : géolocalisation en intérieur, contextualisation des contenus, large autonomie de la batterie, maintenance limitée, facilité d’implémentation… Le tout pour un coût relativement faible.

Nombre de sites peuvent aujourd’hui en témoigner, l’expérience se révèle en pratique plus complexe qu’escompté. Mettre en place des beacons ne se limite pas à les sortir de leur boîte pour les répartir sur son site. Il faut leur associer un certain nombre de logiciels et services permettant de tirer véritablement partie de leurs capacités. Faute de quoi, la déception sera souvent au rendez-vous. A date, le TCO (Total Cost of Ownership) des beacons s’avère généralement plus élevé que celui imaginé au départ.

Néanmoins, cette technologie continue à évoluer ; la norme Eddystone a ainsi récemment fait son apparition. Le marché étant fortement concurrentiel, d’autres innovations sont à prévoir. Elles devraient donner naissance à des offres plus complètes, avec de meilleures performances.

Outre les beacons, d’autres technologies de géolocalisation indoor devraient faire leur apparition, nécessitant peu de déploiement d’infrastructure. Plusieurs expériences sont en cours ; nous aurons l’occasion de vous en reparler ;-)

3. La co-création

La tendance émerge dans les pratiques des sites culturels et devrait se développer à l’avenir. La co-création est une autre façon de pratiquer le storytelling, en faisant participer les communautés de passionnées proches des musées et des sites culturels (enseignants, élèves, experts, guides, visiteurs….) – une façon de multiplier les angles de vue pour toucher d’autres typologies de visiteurs.

Nous avons nous-mêmes piloté un projet de ce type (baptisé “Angles de vue”) au cours de l’année dernière ; il a impliqué pas moins de 17 lieux culturels et plus de 400 scolaires. En 2017, l’initiative se prolonge en Bourgogne avec le soutien de l’académie de Dijon et du conseil départemental de l’Yonne. Une vingtaine de classes – soit plus de 500 élèves – seront impliquées. Nous aurons l’occasion d’en reparler dans un prochain article.

4. La numérisation des contenus

Cette pratique n’a bien sûr rien de nouveau. Ce qui l’est plus, en revanche, c’est le fait que les contenus numérisés devraient s’ouvrir plus largement à l’open access, contribuant eux aussi à l’essor du storytelling et de la co-création. Le partage favorisera la numérisation et l’on devrait voir s’enclencher un cercle vertueux dans lequel les utilisateurs de contenus se mettront à leur tour à produire et partager leurs propres contenus.

La multiplication des contenus accessibles facilitera l’émergence de nouveaux usages, que ce soit en amont, pour préparer la visite d’un site, ou en aval, pour en revivre les meilleurs moments – comme l’ont par exemple fait Coopers Hewitt et le MOMA. Les personnes n’ayant pas la possibilité matérielle de se rendre sur un site pourront s’y immerger à distance ; la réalité virtuelle permettra aux scolaires de visiter des musées à l’autre bout du monde, les twitterbots rendront le musée pervasif…

La quantité d’informations disponibles va augmenter de façon exponentielle grâce à la démocratisation et la diversification des outils : scanner 3D, appareils de photos et vidéos 360°, prise de vues à partir de drones…

5. Des wearables aux objets connectés

Eclos en 2014, le marché des wearables a marqué une pause en 2015 – du moins en qui concerne notre domaine. Google et sa filiale Nest semblent aujourd’hui réfléchir à de nouveaux usages des Google Glass – sans n’avoir encore annoncé aucune date de sortie officielle.

GuidiGO a été l’un des premiers partenaires “Glass at work”. Nous avons été impressionnés par l’impact que cette technologie pourrait avoir sur la médiation culturelle. Lors de nos expérimentations – notamment lors des expositions Keith Haring au De Young Museum, puis Velazquez et Picasso.mania au Grand Palais – plusieurs milliers d’utilisateurs ont partagé notre enthousiasme et ont exprimé leur souhait de revivre l’expérience à l’occasion de futures expositions.

Toutefois, le temps d’arrêt marqué par Google avec Glass montre une volonté de faire progresser cette technologie avant de la rendre accessible à un plus large public.

Aujourd’hui, la mode est aux smartwatches – qui ont poussé comme des champignons au pied de nos sapins de Noël. Ces montres sont certes très performantes pour des usages bien ciblés comme la notification en “temps réel”, le suivi de performances ou la collecte d’informations santé. Mais dans notre domaine, ces outils n’ont pas encore trouvé leur place et ne sauraient à eux seuls rendre attrayante une expérience de visite.

Les objets connectés ne se limitent cependant pas aux montres et aux lunettes. Comme l’a montré le dernier salon CES, ils sont en passe de devenir omniprésents. Des capteurs pourraient bientôt permettre d’offrir différents niveaux d’interactivité aux publics de visiteurs.

★ Et demain ?…

Quittons 2016 pour nous projeter un peu au-delà… on peut déjà miser sur l’émergence de deux autres tendances :

La personnalisation intelligente

L’association du Big Data et de l’Intelligence Artificielle permettra de proposer des parcours ou contenus extrêmement personnalisés à un visiteur. Cette personnalisation se basera à la fois sur les données de son profil (goûts, activité sur les réseaux sociaux…) et sur les informations que renverront une foule de capteurs disséminés sur le lieu de visite (capteurs de position, de fréquentation, de température, de niveau sonore…).

Il sera ainsi possible d’orienter un amateur d’art vers les oeuvres les plus susceptibles de l’intéresser au moment où les conditions de visite seront les plus agréables pour lui. Ou encore de proposer à des parents d’explorer une ville en famille, via une chasse au trésor adaptée à l’âge de leurs enfants.

Les applications pervasives et “invisibles”

Aujourd’hui, on parle d’application compatible iOS et Android et de webapp. Demain, on parlera sûrement d’application compatible Messenger, Snapchat, Instagram, Google Inbox… A moyen terme, applications et outils de messagerie semblent voués à fusionner. Le système des “cards” devrait ainsi se retrouver au coeur de nombreuses interfaces, permettant d’agréger en un même point des contenus provenant de sources différentes. Quelques tentatives ont déjà fait leur apparition, par exemple Discover sur Snapchat ou encore Uber sur Messenger.

Voilà, ainsi se termine cette petite incursion dans l’avenir… Nous vous donnons rendez-vous dans quelques mois pour évaluer nos talents de prévisionnistes !

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